HISTOIRE DU VILLAGE DE MARSA

Extraits de l'ouvrage "Opération Vilatges al Païs Cinem' Aude 2000 Fédération Leo Lagrange  Communauté des Commmunes du Canton d'AXAT (F. POUDOU, F BEDOS, M RAINAUD)

Blaso de Marsa

Armoiries de la commune : De sinople aux trois billettes couchées d'argent rangées en fasce.
MARSA, commune du canton de Quillan; église paroissiale dédiée à Saint: Loup. l'abbé de Joucou d'abord, puis le chapitre de Saint-Paul de Fenouillèdes  Pyrénées Orientales).) Présentaient à  la cure; sénéchaussée de Limoux
Voici les renseignements fourmis par la notice au verso de la carte double des - Palau (éditée au début du siècle).

HIstoire locale

Vue du clocher style baroque espagnol

Le coquet village de Marsa est situé dans la magnifique Vallée du Rébenty, au  milieu d’un agréable vallon couvert de vertes prairies et de beaux vergers, et entouré de belles forêts  de chênes et de sapins.

La rivière du Rébenty sépare le village en deux parties reliées par un pont en fer de type Eiffel. La partie sur la rive gauche , où passe la route est désignée « Le Soula » ; l’autre partie sur la rive droite, où se trouve l'Eglise, s'appelle Le Bac. Marsa dépendait, au IXème siecle, de l'ablaye de Joucou. Il forma ensuite, avec Quirbajou et un village nomme Altozoul, la seigneurie de Castelpor dont le chateau fort (Castrum Portis) s'élevait sur la rive droite du Rébenty, entre Marsa et Joucou  au sommet d'une crête de rochers surplombant la rivière, près du hameau de Taffine. On ne retrouve que de rares vestiges de ce château fort, qui dut être détruit  par les Espagnols à la fin du XVème siècle. Au début du XIIIème siècle, pris par les troupes de Simon de Monfort, Castelpor devint forteresse royale. En septembre 1342, Bernard de Castelpor, damoiseau, et son frère, prêtèrent leur concours au roi de France pour combattre les Anglais. En 1370, noble Pierre de Castelpor fut établi capitaine à Narbonne par le vicomte Aymeri.

Vues générales du village de MARSA 

Guy Dufour de Pibrac

Cette seigneurie passa ensuite dans la maison de Niort, puis, au XVIème siècle dans la maison de Plaigne, et ensuite dans la maison Dufaur de Pibrac. Un membre de cette maison, Ie fameux Gui Dufaur de Pibrac, décède à Paris en 1584, composa de petites pièces de poésies qui ont été traduites dans toutes les langues. Il est  l'auteur de la célèbre chanson occitane qu'il dédia à Marguerite, Reine de Navarre pour laquelle il avait une passion. Voici Ie refrain de cette chanson:
Margaridetto, mas amours
Escoutats la cansounetto,
Fay to per bous !

Citation «Je t'apprendrai, si tu veux, en peu d'heure Le beau secret du breuvage amoureux. Aime les tiens, tu seras aimé d'eux, Il n'y a point de recette meilleure.» Guy du Faur de Pibrac - Quatrains du seigneur de Pibrac

Ancien chateau de Marsa

L'ancienne Maison Seigneuriale, transformée en habitations rurales, se trouve à l'entree du village, avenue de Joucou. Quatre tourelles flanquaient les angles. II ne reste que celle du Nord-est. On y voit aussi l'ancienne porte d'entrée en plein cintre. Le pigeonnier seigneurial, en forme de tour, s’élève en avant du village, aussi sur I' avenue de Joucou. Il existait un ancien village nommé Boulude, entre Marsa et le Clat. Au siècle dernier on pouvait encore distinguer les ruines d'e  l’ancien village et des pans de murs de l'église.

Historique de Marsa et Quirbajou d'après Jean Pouytes et Christian Raynaud

  • Castrum de Castelpor
  • Ruines du chateau d'Able

Castelpor et les de Niort 

Sur l'éperon rocheux qui domine le Rebenty sur sa rive droite entre Marsa et Joucou, subsistent quelques vestiges  d'un ancien château appelé dans les anciens textes Castelpor.
Il ne subsiste que quelques restes de la chemise et les traces possibles d'un donjon carré. [Château d'Able à Joucou]
Il figure pour la première fois dans un diplôme de Charles le Simple de l'année 907 en faveur de l'abbaye de Joucou. Castelpor (Castrum Portis) paraît avoir la même origine que les châteaux voisins d'Able, d' Aniort, implantés sur le chemin reliant les Fenouillèdes (pays du foin) au Pays de Sault (Pays des sapins).
Durant tout le Moyen-âge, la destinée de Castelpor semble liee à la famille de Niort puis, aprés la croisade anti-albigeoise, à ses héritiers qui, trouvant le nom d' Aniort trop lourd à porter, adoptèrent Ie patronyme de « Castelpor », moins chargé de passé hérétique. 

Au XIème siècle, le Pays de Sault appartenait aux comtes de Fenouillèdes. Ils  firent hommage à Bernard de Besalu du château de Castelpor, de ses fortifications et de ses dépendances.
En 1152, Ie Pays de Sault fut annexe au comte du Razès. Bernard et Guillaume Aniort « reconnurent le droit» à Raymond Trencavel nouveau seigneur.               

Ruines du Castrum de Marsa

  • Vue de la vallée depuis le castrum de Marsa
  • Autre point de vue
  • Vestiges du Castrum
  • Autre vestige de pan de mur
  • Autre point de vue
  • Vestiges du Castrum
  • Autre vestige de pan de mur

Les vestiges du castrum de Marsa se trouvent sur l'éperon rocheux qui domine le hameau de Taffine. On y trouve des pans de mur délimitant les anciennes habitations, et au point culminant, une plateforme qui était probablement l'assise d'une fortification.

De ce castrum, on domine toute la vallée du Rébenty sur laquelle on a un magnifique point de vue. (photos ci contre)

Après la croisade contre les Albigeois

Après la croisade des Albigeois, la famille fut dépouillée de tous ses biens et Jéraud d' Aniort, agissant au nom de tous les siens, abandonna aux officiers du Roy le château du Castelpor en 1240. En 1260, ce château était sous la garde de trois sergents ou hommes d'armes et d'un châtelain, Bernard de Erali, qui recevait un un traitement de cinq sous par jour.
   Cependant, précise Christian Raynaud  il faut attendre la fin du XIIIème siècle avoir la preuve de l'existence, à Castelpor, d'une petite agglomération accolée à la forteresse pour former un « castrum ». Cette localité n'allait pas vivre plus de  deux siècles: au cours du dernier quart du XIVème siècle, elle succombe dans des cironstances inconnues et connait le même sort que le château, dépossèdé de son intérêt stratégique et peut-être démantelé depuis le milieu du XIIIème siècle 

Maisons anciennes de village 

Elles sont à  restaurer pour la plupart. Elles datent du  XVII / XVIII ème siècle, faites d'un soubassement de pierres et un étage réalisé en colombages et torchis. Les restaurations modernes, en faisant disparaître la quasi totalité des colombages, ont enlevé ce caractère typique au villge.







La Famille de Plagne 

En 1539, l'écuyer Sicard de Plaigne devint seigneur de Marsa et Quirbajou baron de Caste1por.
Par acte notarié en date du 14 novembre 1558, les consuls et habitants de Marsa et ceux de Quirbajou agissant pour eux-mêmes et pour les habitants de Chalabrette et de Castelpor renouvellent leur serment de fidélité a leur seigneur.
Comme leurs privilèges et facultés n'avaient jamais été arrêtés par écrit et qu’ils pouvaient se perdre par "vice du temps" les parties passèrent à Marsa devant Philippe Colaire notaire à Béziers, un acte reconnaissant ces privilèges et facultés. Entre autres dispositions le seigneur reconnaissait à ses vassaux la faculté d'ouvrir et de travailler les terres fermes et incultes avec défense de défricher et de brûler les  terrains boisés sans sa licence et à charge de payer l' agrier (droit seigneuria1 qui consistait a prélever une partie de la récolte sur un domaine concèdè à un tenancier)
A la mort de Sicard de Plagne, en mars 1592, serment de fidélité fut prêté à son fils Barthelemy qui confirma les privilèges par acte notarié passé devant Arnaud de  Campinas en présence des consuls de Marsa, de Quirbajou et de Jean Briant, bailli  de la baronnie de Castelpor.
Ce qui 1aisse penser qu'à cette époque, le château de Castelpor n'était plus en mesure de défendre le domaine. De plus furent prises de nombreuses et précises dispositions concernant la glandée. Cette transaction prouve combien 1a population  se livrait à l' élevage des bestiaux et principalement à la vente du porc salé et des jambons.

La famille de Pibrac

Cependant, la famille de Plagne s'éteignit à son tour. Anne de Plagne, petite fille de Barthélemy, avait épousé Guy du Faur de Custos, chevalier Comte de Pibrac la famille tou1ousaine illustre dans la magistrature. (pour en savoir plus sur Guy du Faur)
Sous ces nouveaux seigneurs, des contestations soulevées au sujet des privilèges  concédés furent vidées par un arrêt du parlement de Toulouse (18 mai 1673).
Un nouvel accord intervint le 20 avril de l'année suivante. Le nouveau seigneur devait nourrir 1es habitants requis aux corvées, à moins qu'i1 ne préférât exiger d'eux : « un sou par journée d'homme, trois sous par tète chevaline et quatre pour une paire de bœufs ou de vaches ».
D'autres dispositions concernaient le droit du sang qui ne pouvait être reclamé que sur la relation de deux témoins; l'entretien du moulin banal et les autorisations pour les défrichements.
La famille de Pibrac s'est maintenue dans la possession de ce domaine jusqu'à la Révolution. Gabrielle Anne de Pibrac Marsa étant décède sans avoir disposé de  ses biens, ses nombreux héritiers vendirent Marsa et Quirbajou a Xavier Rodillet qui 1ui même revendit au sieur Casteilla.
Avec les décrets de décembres 1789, le domaine fut partagé. Marsa et Quirbajou prirent le statut de commune avec les limites actuelles et devinrent propriétaires de tous les vacants boisés ou non boisés qui devaient leur procurer de précieuses ressources.
Apres de longs procés avec les anciens proprietaires, les deux communes ont  maintenues dans l'usage de prendre du bois pour bâtir dans les forêts privées notamment dans celIe de Camelie.
 Quelques sites à voir concernant Guy de FAUR:   Histoire de Pibrac